Le 9Hotel Bastille-Lyon près de la Place de la Sorbonne à Paris

30 minutes à pied de l'hôtel

 

Près de la Sorbonne, un hôtel très bien placé

Plus importante université de Paris, la Sorbonne est intimement liée à l’histoire, à la vie étudiante et politique de la France. Fondée sous Saint Louis, au XIIIe siècle, c’est dans ses bâtiments qu’ont éclaté les événements de mai 1968. Largement remaniée sous la férule du cardinal de Richelieu, elle présente aujourd’hui des façades classiques qui en font l’un des monuments emblématiques du quartier latin.

Aux origines de la Sorbonne, une faculté de théologie

C’est en 1253 que le maître en théologie au cloître Notre-Dame, par ailleurs confesseur du roi Louis IX, Robert de Sorbon, fonde le collège qui porte son nom. Lui-même était originaire du village de Sorbon, dans les Ardennes, ainsi le collège Sorbon, dont l’orthographe était fluctuante à l’époque, devint-il le collège de Sorbonne, puis la Sorbonne, eu égard à la forme latine féminine Sorbona, qui était encore la langue des clercs.
Si le roi apporta son soutien à ce projet, c’était pour deux raisons. La première se trouve dans la lutte de pouvoir qu’ont exercée les rois de France contre le pape pendant de longs siècles. Alors que les Dominicains et les Franciscains, deux ordres monastiques auxquels appartenaient notamment Albert le Grand et Thomas d’Aquin, donnaient un essor à l’enseignement des sciences religieuses et profanes qui était sur le point de leur assurer la mainmise sur les chaires magistrales de la faculté de théologie, et qu’ils étaient soumis au pape, le roi de France trouva en Robert de Sorbon un homme de confiance, apte à contrer leur puissance.
Par ailleurs, Saint-Louis avait à coeur de venir en aide aux étudiants nécessiteux, si bien que le collège de Sorbon eut pour première mission d’accueillir une vingtaine d’étudiants dans le besoin, qui bénéficiaient d’une bourse, mais qu’il fallait loger. Quelques maisons de la rue Coupe-Gueule, face à l’hôtel de Cluny, et cédées par le roi, firent l’affaire.
La Sorbonne, officiellement reconnue par le roi en 1257, était une communauté religieuse, où la théologie demeurait la plus importante matière enseignée, mais à l’inverse des couvents, elle accueillait des prêtres séculiers et des étudiants pauvres.

Un monument classique dans le quartier latin

Sise sur la Montagne Sainte Geneviève, la Sorbonne telle que nous la voyons aujourd’hui, doit beaucoup à l’architecte Jacques Lemercier. Après le don de quelques maisons de la part du roi, Robert de Sorbon entreprit d’acheter toutes les maisons de l’actuelle rue de la Sorbonne, pour agrandir ses bâtiments, ce qui fut fait en 1260. Le collège possédait alors la majorité du site actuel qui n’était qu’une suite de granges et maisons éparpillées autour d’un jardin.
Pour imposer une vie pieuse et austère à ses étudiants, l’homme ne fit pas de grands travaux, gardant à dessein un bâti très simple, si bien qu’au début du XVIIe siècle, les bâtiments n’avaient pas beaucoup évolué, lorsque le cardinal de Richelieu entreprit de tout rénover.
Ce dernier avait été élève au collège de Sorbonne en 1606 et 1607 et devait en devenir proviseur en 1622.
L’époque était aux grands travaux, l’âge classique étant celui du rayonnement de la France en Europe et de sa domination sur le monde. Le cardinal duc de Richelieu entreprit de faire de la Sorbonne non seulement l’un des hauts lieux du savoir en Europe, mais aussi un bâtiment à la hauteur de la nation qui devait bientôt, sous le règne du roi-soleil, éclairer le monde.
C’est à son architecte, Jacques Lemercier, que Richelieu commanda l’entière rénovation de la Sorbonne.
La chapelle fut rehaussée et c’est à Philippe de Champaigne que nous devons la coupole. Le cardinal de Richelieu y serait installé après sa mort, dans un tombeau qui est l’oeuvre du sculpteur François Girardon.
Les travaux de construction de la nouvelle université commencèrent en mai 1635 et étaient presque achevés à la mort du cardinal, à l’exception de la chapelle. Celle-ci est aujourd’hui considérée comme le chef-d’oeuvre de l’architecture classique parisienne. Le collège doubla ainsi sa surface et hérita de la bibliothèque du principal ministre du roi Louis XIII, à qui nous devons également la création de l’Académie française.

La Sorbonne après la Révolution

Sous la Révolution française, la Sorbonne avait été interdite aux étudiants, avant d’être transformée en temple de la déesse Raison. Dès 1806, Napoléon Bonaparte créa l’université impériale, mais le site de la Sorbonne fut alloué aux artistes. Ce n’est qu’en 1821 que les facultés des sciences, des lettres et de théologie furent réinstallées dans la Sorbonne de Richelieu, qui devenait également le siège du rectorat de l’Académie de Paris.
Le duc de Richelieu, arrière-petit-neveu du cardinal de Richelieu, premier ministre de Louis XVIII à la Restauration, fit construire un amphithéâtre de 1200 sièges pour honorer la mémoire du cardinal et donner plus d’ampleur encore à l’université de la Sorbonne.
Malgré cela, le bâtiment avait été abîmé et ne pouvait plus accueillir les trop nombreux étudiants. C’est sous le second empire que l’architecte Léon Vaudoyer conçut un palais dont la façade devait donner sur la rue Saint-Jacques, dominée par une tour d’astronomie. Cependant, le projet fit long feu, et c’est Henri-Paul Nénot, un élève de Charles Garnier, à qui l’on doit l’opéra Garnier, qui remporta le projet de construction de la nouvelle université.
Simple et grandiose tout en même temps, son projet est un bel exemple de classicisme haussmannien. Les bâtiments furent détruits, à l’exception de la chapelle, entre 1884 et 1894. La partie nord fut inaugurée par le président Sadi Carnot en 1889, pour le centenaire de la Révolution, mais l’ensemble ne devait être achevé qu’en 1901.

La nouvelle Sorbonne

Le nouveau bâtiment de la Sorbonne édifié par l’architecte Paul Nénot est en réalité un ensemble de plusieurs monuments assis sur le versant nord-ouest de la Montagne Sainte-Geneviève, dont la pente est très prononcée. La nouvelle université est comprise entre les rues Saint-Jacques, Cujas, des Écoles et de la Sorbonne.
La chapelle, qui a été classée monument historique, ne sera pas touchée. C’est au nord, du côté de la Rue des Ecoles, que le nouveau palais académique accueille l'administration du rectorat, la chancellerie de l'université et les secrétariats des deux facultés. Au Sud est établie la faculté des sciences, tandis qu’au centre, autour de la cour d’honneur, de vastes salles, de grands amphithéâtres et une bibliothèque centrale abritent notamment la faculté des lettres.
Autre époque, autres moeurs, les locaux qui avaient tout d’abord été prévus pour la faculté de théologie furent attribués à l’Ecole nationale des chartes.
En 1896, les facultés de droit, lettres, médecine et sciences d'une même académie furent regroupées en une personne morale, l'université. Le recteur de l’académie de Paris fut dès lors également président du conseil de l’université de Paris.

La Sorbonne dans l’histoire moderne

C’est le 1er mai 1906 que le premier cours fut dispensé par une femme à la Sorbonne. Le professeur n’était autre que Marie Curie, qui remplaçait son mari Pierre. Lorsqu’elle donne sa leçon inaugurale, le 5 novembre 1906, journalistes, artistes et tout le grand monde parisien se pressent dans l’amphithéâtre de physique de la faculté des sciences. Une partie d’entre eux saluent une avancée notable pour le féminisme.
En mai 68, alors que les premières manifestations ont eu lieu sur le campus de l’université de Nanterre, c’est lorsque le recteur-président de l’université fait intervenir les forces de l’ordre pour déloger les étudiants de la cour de la Sorbonne que les événements éclatent. Des semaines d’émeutes suivront et, dès le 13 mai, la grève générale commence et la Sorbonne est occupée.
Une réforme universitaire est alors initiée et l’université parisienne est divisée en treize universités nouvelles. C’est depuis ces événements que les étudiants de premier cycle, réputés plus remuants et moins disciplinés, sont envoyés sur les différents sites de Censier ou de Clignancourt, par exemple.
En 2006, la loi portée par le gouvernement de Dominique de Villepin, sur le Contrat de Première Embauche, déclenche une nouvelle occupation de la Sorbonne du 8 au 11 mars, avant une évacuation des forces de l’ordre. Mais en février 2009, une nouvelle tentative de blocage de l’université sera vite avortée par la police. De la même manière en avril 2018.

La Sorbonne, temple de l’enseignement supérieur dans le quartier latin

Ayant représenté le pouvoir royal puis le pouvoir républicain, la Sorbonne est la plus célèbre des universités françaises, et reste l’une des plus prisées. Théoriquement fermée au public en raison du plan Vigipirate, il est possible de s’inscrire pour participer à une visite guidée des bâtiments. Elle est également accessible au public à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.
Située à deux pas du Panthéon qui trône au sommet de la Montagne Sainte-Geneviève, la Sorbonne est au coeur du quartier latin, ce célèbre quartier étudiant de Paris qui vit toute l’année au rythme de la jeunesse, de la culture et du savoir.
Depuis notre hôtel Bastille-Lyon, elle est rapidement accessible, soit en empruntant le pont d’Austerlitz et en traversant le Jardin des Plantes, soit en traversant la Seine par le Pont de Sully qui coupe la pointe orientale de l'Île Saint Louis.
C’est un trajet qui peut se faire aussi bien à pied qu’à vélo, en voiture, en métro ou en bus. Mais cette partie de Paris qui mène de l’hôtel au quartier latin étant l’une des plus belles de la ville, on aime souvent mieux la traverser par les rues que sous terre.
Le nom de la Sorbonne est resté célèbre, c’est que cette université a cristallisé bien des débats, bien des luttes politiques et intellectuelles, et rayonne encore aujourd’hui, en dépit ou grâce aux polémiques qu’elle soulève.

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